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DUP0460.jpg

fichier associé : 1

stereo

Titre

Camp de Châlons, officiers au café

Datation

1857

Datation min.

1857

Datation max.

1857

Commentaire datation

Date de la série

Auteur du cliché

Petitjean J. Léon

Fonction

Photographe et éditeur

Mention d’édition

1857

Editeur

Numéro dans la série

317

Laboratoire photographique

Châlons-en-Champagne

Commentaire légende

Grand-Est

Lieu

Personne photographiée

Objet manufacturé

, , , ,

Texte au recto

CLEM - Archéovision

Verso inscrit

non

Analyse du document

Inauguré en août 1857 dans les terres arides de la Champagne « pouilleuse », le camp de Châlons était un immense terrain de manœuvres d'un périmètre de 42 kilomètres et d'une superficie de 10000 hectares. Parsemée de collines à pentes insensibles, la plaine crayeuse était recouverte d’un gazon court et, çà et là, de quelques massifs d’arbres. Un tel sol avait la diversité suffisante pour former, au moyen de simulacres de guerre, une troupe nombreuse – 20000 hommes dès la première année – aux différents exercices et stratégies militaires. A l'occasion de cette ouverture, l'Empereur avait commandé au photographe Gustave Le Gray un reportage dont les épreuves de grandes dimensions furent réunies en albums luxueux offerts à une poignée d'officiers supérieurs. Parallèlement, un reportage plus abordable, dans un format stéréoscopique – et n'ayant pas fait l'objet, apparemment, d'une commande officielle – était réalisé par J. Léon Petitjean, officier dans le corps des voltigeurs de la Garde impériale et, accessoirement, photographe amateur très compétent. Cette collection, éditée par Alexandre Bertrand, fut commercialisée avec un certain succès (si l'on en juge par les tirages ayant survécu) et eut une assez longue carrière, puisqu'elle servit, pendant les années 1860, à illustrer des manœuvres militaires classiques (en faisant disparaître la référence au camp de Châlons, et surtout la datation des prises de vues). Lorsqu'elle n'est pas (hâtivement) attribuée à Gustave Le Gray, la série est généralement supposée avoir été produite par Alexandre Bertrand. Elle présente, certes, les particularités de plusieurs autres « collections » que ce dernier a publiées et trahit certaines des préférences qui étaient les siennes à la fin des années 1850 : titre principal en caractères calligraphiques à gauche du montage ; cartons dans diverses variations d'une teinte crème, sable ou coquille d'œuf – voir par exemple les séries « Suisse », « Lyon » ou « Pyrénées », etc. Elle est pourtant l'œuvre d'un photographe amateur et presque anonyme, élève habile du photographe messin Casimir Oulif. Dénué sans aucun doute des moyens de commercialiser lui-même les tirages, cet amateur a préféré soumettre sa série à Bertrand, un professionnel parisien ayant pignon sur rue, qui a accepté d'en être l'éditeur. La « Revue photographique » du 5 février 1858 publie, page 14, une lettre d'Oulif, de Metz, révélant l'identité de l'opérateur auquel la série doit être attribuée : « Une de nos célébrités photographiques de province le plus honorablement connues, nous écrit en date du 21 janvier : "Votre article intitulé épidémie de collodion sec est véridique, seulement dans le nombre des inventeurs, si invention il y a, un seul nom vous est échappé. (...) Donc, je crois qu'il ne serait pas hors de propos de signaler un fait que nous pouvons faire attester par cent témoins. Un de mes élèves, M. Petitjean (…), livre à M. Bertrand, rue Dauphine, depuis près d'un an, des clichés pour le stéréoscope d'épreuves qu'il a faites à Metz au mois de janvier 1857, et ses sujets animés militaires du camp de Châlons. Ces épreuves sont faites par le collodion à sec que nous employions dans nos ateliers, bien avant la publication de ces diverses méthodes avec lesquelles, peut-être, on ne réussissait guère." » Une autre note publiée deux ans plus tard confirme l'attribution des clichés à ce Petitjean et nous apprend que celui-ci était un militaire de carrière : « Un de ses élèves (…), officier à l'armée, et que beaucoup d'entre nous ont connu à Metz, M. Petitjean, livre à M. Bertrand, demeurant à Paris, depuis 1857, des clichés pour le stéréoscope qu'il a faits à Metz, et ses sujets animés militaires du camp de Châlons. » (« Mémoires de l'Académie impériale de Metz », 1860, page 515). L'information n'est pas futile. Sans de solides soutiens dans la hiérarchie militaire, en effet, un photographe professionnel n'aurait peut-être pas pu réaliser un reportage extensif sur la vie du camp. Or un tel patronage n'était pas forcément facile à obtenir. Et il est presque certain que seul un officier connaissant ses hommes, familier avec leurs mœurs et bénéficiant des connivences nécessaires, pouvait réussir un reportage intimiste au sein de l'armée. Ajoutons que le lieutenant Petitjean, officier dans le corps des voltigeurs de la Garde impériale, a utilisé pour réaliser ses vues du collodion sec, méthode dont le milieu photographique a semblé faire grand cas vers 1857 et 1858. Ce procédé dispensait les opérateurs de la fastidieuse préparation « in situ » des négatifs, quelques instants seulement avant la prise de vue. Les négatifs au collodion sec pouvaient, au contraire, être tranquillement préparés plusieurs semaines à l'avance, au moment choisi et dans un espace plus commode que celui de la prise de vue, l'atelier par exemple. Le photographe était ainsi libre de transporter des plaques performantes à n'importe quelle distance et de ne les utiliser qu'au moment voulu, sans surcharger son équipement d'une tente et des produits chimiques nécessaires. Le recto du stéréogramme (épreuves et carton) est entièrement recouvert d'un vernis protecteur qui ne permet pas de déterminer s'il s'agit de tirages albuminés ou de papiers salés. La série Scènes de la vie militaire est déposée par Verneuil successeur de Bertrand en 1868 ; cette photographie porte le numéro 2245 au dépôt légal du département de la Seine et le numéro 317 dans la série.

Bibliographie

Pellerin, D. (1995) : La Photographie Stéréoscopique sous le Second Empire : Bibliothèque nationale de France, Bibliothèque nationale de France, Paris, 111.

Etat de conservation

bon

Support

Photographies collées sur carton

Info développement

Positif

Info couleur

Colorié

Propriétaire

M. Dupin

Lieu de conservation

Paris

Auteur de la numérisation

Francis Dupin

Créateur du dépôt

CLEM

Date de dépôt

Juillet 2019

Lot

LOT38_DUPIN


iptc (stereo)

Nom usuel

DUP0460

Auteur

Bertrand Alexandre

Titre

Camp de Châlons, officiers au café

Date de création

1857

Ville

Châlons-en-Champagne

Région

Grand-Est

Pays

France

Fournisseur

CLEM - Archéovision

Auteur de la description

Catherine Carponsin-Martin et Francis Dupin


Nom de l'objet: DUP0460

Date d'entrée de l'objet dans ArcheoGRID : 2024-12-05

Collection : LIVRAISON 05