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Titre
Paris, l’Hôtel de ville après l’incendie en mai 1871
Datation
24 mai 1871 à fin 1873
Datation min.
1871
Datation max.
1873
Commentaire datation
Photo prise après l'incendie (23 mai 1871) et avant le début des travaux de reconstruction (1874)
Auteur du cliché
Inconnu
Mention d’édition
24 mai 1871 à fin 1873
Editeur
Série
Laboratoire photographique
Paris
Légende sur document
Hôtel de Ville après l'incendie
Commentaire légende
Légende manuscrite à l'encre noire au dos de la carte
Localisation
Lieu
Architecture
,
Personnalité associée
, , ,
Milieu - Environnement
,
Texte au recto
CLEM - Archéovision
Verso inscrit
oui
Texte au verso
L'Hôtel de ville après l'incendie
Analyse du document
Le 18 mars 1871, les Parisiens des quartiers populaires, ouvriers, artisans et petites professions libérales, se soulèvent contre le gouvernement d’Adolphe Thiers, à peine installé depuis le 17 février, à la suite de l’élection d’une Assemblée nationale le 8 février précédent. Ces évènements faisaient suite à la capitulation de Napoléon III le 4 septembre 1870 devant l’armée prussienne et à l’armistice signé consécutivement par le Gouvernement de Défense nationale le 28 janvier 1871. Les Parisiens avaient manifesté avec fougue leur volonté de déclarer la guerre à la Prusse en juillet 1870. Aussi se sentent-ils profondément humiliés par la capitulation et la signature de l’armistice et en tiennent rigueur au nouveau gouvernement. La population de Paris souffrait d’une grande pauvreté malgré les réussites économiques du Second Empire dont elle n’avait pas profité. Durant l’hiver qui venait de s’écouler, elle fut fortement éprouvée par le siège de Paris imposé par les Prussiens, alors qu’elle avait été marginalisée par les grands travaux d’urbanisme menés par le baron Haussmann. Dans ces conditions, elle ne se reconnait pas dans la nouvelle Assemblée issue des urnes, qui, reflète tout le pays, majoritairement rural, bourgeois et religieux, et qu’elle soupçonne de vouloir rétablir la Monarchie. Au mois de mars, le nouveau gouvernement de Thiers prend plusieurs décisions maladroites qui embrasent aussitôt les esprits des Parisiens : suppression du moratoire jusque-là en vigueur sur les loyers (risquant de mettre à la rue de nombreux parisiens incapables de payer leurs loyers) et sur les effets de commerce (acculant de nombreux petits artisans et commerçants à la faillite), et suppression de la solde quotidienne qui était versée aux gardes « nationaux » (en fait composés de parisiens modestes). Le 18 mars 1871, ils apprennent que le gouvernement a envoyé la troupe dans la nuit pour reprendre les canons de la garde nationale, que les parisiens eux-mêmes ont contribué à financer par souscription. S’en était trop ; dans les heures qui suivirent, les faubourgs s’embrasent, les gardes nationaux s’opposent à la reprise des canons. D’ailleurs, la troupe régulière fraternise avec la foule qui s’est mobilisée spontanément ; mais, cette dernière fait prisonnier les généraux qui commandent l’armée de la République et les exécute sommairement. Ainsi, l’armée officielle est en échec, et le gouvernement doit se réfugier à Versailles, d’où le nom de « Versaillais » qui sera désormais donné aux troupes républicaines sous la présidence de Thiers. Ce 18 mars, l’insurrection s’étend rapidement à l’ensemble de la capitale ; le Luxembourg et l’Hôtel de ville sont aussitôt occupés et quelques barricades commencent à être érigées. Outre les 227 canons de la garde nationale, les parisiens disposent de 500 000 fusils. La dimension de revanche contre les transformations du baron Haussmann, qui ont fortement marginalisé les petites gens et contraint beaucoup d’entre eux à aller chercher un logement dans l’est de la ville, pèse aussi lourd dans l’embrasement du Paris populaire. Ce sera la « semaine sanglante ». Les forces gouvernementales progressent très vite. Ainsi, dans la journée du 24 mai, les Versaillais franchissent les Tuileries (symbole du pouvoir impérial) et le Palais Royal (tous deux en ruines). Ils sont aux portes de l’Hôtel de Ville. L’Hôtel de Ville de Paris fut souvent le point de ralliement d'émeutiers, insurgés et révolutionnaires. Pour le peuple de Paris, il a une valeur sentimentale : c’est le bâtiment emblématique du peuple parisien, un peu « sa » maison. C’est pourquoi son incendie, ce même 24 mai est un peu un non-sens pour les Parisiens eux-mêmes. Il est déclenché semble-t-il par deux inconnus (« munis d’un arrosoir de pétrole, l’un d’eux habillé en zouave », selon des témoins de l’époque), quelques heures après son abandon par les Communards, alors que ces derniers n’auraient pas donné un tel ordre. La totalité de la bibliothèque de la ville et la totalité des archives de Paris sont anéanties, ainsi que toutes les archives de l’Etat civil parisien (alors même que le second exemplaire, qui était déposé au palais de justice, a lui aussi brûlé). Ainsi, seul un tiers des huit millions d’actes a pu être reconstitué Cette vue nous montre la façade de l’Hôtel de Ville vue depuis l’Île de la Cité, avec le pont d’Arcole (reconstruit en poutrelles métalliques en 1856), et sur la gauche, un bateau-lavoir. Elle a nécessairement été prise après la fin des émeutes (on n’aperçoit aucune fumerole, aucune animation, et on distingue même des étais sur la façade), mais, évidemment avant les travaux de reconstruction (1874-1883) (voir vue MAG9470). Les travaux de reconstruction de l’Hôtel de ville sont décidés en 1874 par le conseil municipal au même endroit selon le projet des architectes Théodore Ballu et Édouard Deperthes, avec un dessin de façade identique à l’ancien (dessiné par Boccador, architecte italien de François 1er), dans un style néo-Renaissance. L’intérieur du bâtiment est, par contre, modifié pour l’adapter à ses nouvelles fonctions administratives. Les travaux dureront jusqu’en 1883.
Bibliographie
https://fr.wikipedia.org/wiki/Commune_de_Paris_(1871)
Etat de conservation
bon
Support
Photographies collées sur carton
Info développement
Positif
Info couleur
Sépia
Qualité de la stéréoscopie
bon
Propriétaire
M. Magendie
Lieu de conservation
Lescar
Auteur de la numérisation
Arnaud Saudax
Créateur du dépôt
CLEM
Date de dépôt
Avril 2020
Lot
LOT24_MAGENDIE
Livraison
LIVRAISON_02
iptc (stereo)
Nom usuel
MAG9469
Auteur
Inconnu
Titre
Paris, l’Hôtel de ville après l’incendie en mai 1871
Date de création
24 mai 1871 à fin 1873
Légende
Hôtel de Ville après l'incendie
Ville
Paris
Région
Ile-de-France
Pays
France
Fournisseur
CLEM - Archéovision
Auteur de la description
Christian Bernadat
Nom de l'objet: MAG9469
Date d'entrée de l'objet dans ArcheoGRID : 2024-12-05
Collection : repertoire 21