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MAG9484.JPG

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stereo

Titre

Paris, Ruines du palais des Tuileries

Datation

24 mai 1871 à février 1883

Datation min.

1871

Datation max.

1883

Commentaire datation

Photo prise entre son incendie (24 mai) et le début de sa destruction (février 1883)

Auteur du cliché

Inconnu

Fonction

Photographe professionnel

Mention d’édition

A. Block Editeur, Paris

Editeur

Série

Laboratoire photographique

Paris

Légende sur document

Les Tuileries

Commentaire légende

Légende manuscrite à l'encre noire au dos de la carte

Localisation
Chargement des données cartographiques...
Lieu

Architecture

, , ,

Personnalité associée

, ,

Milieu - Environnement

Texte au recto

A gauche : Ruines de Paris & environs A droite : A. Block Editeur, Paris

Verso inscrit

oui

Texte au verso

Les Tuileries

Analyse du document

Le 18 mars 1871, les Parisiens des quartiers populaires, ouvriers, artisans et petites professions libérales, se soulèvent contre le gouvernement d’Adolphe Thiers, à peine installé depuis le 17 février, à la suite de l’élection d’une Assemblée nationale le 8 février précédent. Ces évènements faisaient suite à la capitulation de Napoléon III le 4 septembre 1870 devant l’armée prussienne et à l’armistice signé consécutivement par le Gouvernement de Défense nationale le 28 janvier 1871. Les Parisiens avaient manifesté avec fougue leur volonté de déclarer la guerre à la Prusse en juillet 1870. Aussi se sentent-ils profondément humiliés par la capitulation et la signature de l’armistice et en tiennent rigueur au nouveau gouvernement. La population de Paris souffrait d’une grande pauvreté malgré les réussites économiques du Second Empire dont elle n’avait pas profité. Durant l’hiver qui venait de s’écouler, elle fut fortement éprouvée par le siège de Paris imposé par les Prussiens, alors qu’elle avait été marginalisée par les grands travaux d’urbanisme menés par le baron Haussmann. Dans ces conditions, elle ne se reconnait pas dans la nouvelle Assemblée issue des urnes, qui, reflète tout le pays, majoritairement rural, bourgeois et religieux, et qu’elle soupçonne de vouloir rétablir la Monarchie. Au mois de mars, le nouveau gouvernement de Thiers prend plusieurs décisions maladroites qui embrasent aussitôt les esprits des Parisiens : suppression du moratoire jusque-là en vigueur sur les loyers (risquant de mettre à la rue de nombreux parisiens incapables de payer leurs loyers) et sur les effets de commerce (acculant de nombreux petits artisans et commerçants à la faillite), et suppression de la solde quotidienne qui était versée aux gardes « nationaux » (en fait composés de parisiens modestes). Le 18 mars 1871, ils apprennent que le gouvernement a envoyé la troupe dans la nuit pour reprendre les canons de la garde nationale, que les parisiens eux-mêmes ont contribué à financer par souscription. S’en était trop ; dans les heures qui suivirent, les faubourgs s’embrasent, les gardes nationaux s’opposent à la reprise des canons. D’ailleurs, la troupe régulière fraternise avec la foule qui s’est mobilisée spontanément ; mais, cette dernière fait prisonnier les généraux qui commandent l’armée de la République et les exécute sommairement. Ainsi, l’armée officielle est en échec, et le gouvernement doit se réfugier à Versailles, d’où le nom de « Versaillais » qui sera désormais donné aux troupes républicaines sous la présidence de Thiers. Ce 18 mars, l’insurrection s’étend rapidement à l’ensemble de la capitale ; le Luxembourg et l’Hôtel de ville sont aussitôt occupés et quelques barricades commencent à être érigées. Outre les 227 canons de la garde nationale, les parisiens disposent de 500 000 fusils. La dimension de revanche contre les transformations du baron Haussmann, qui ont fortement marginalisé les petites gens et contraint beaucoup d’entre eux à aller chercher un logement dans l’est de la ville, pèse aussi lourd dans l’embrasement du Paris populaire. Le 21 mai, Adolphe Thiers décide de lancer une offensive sur Paris. Les évènements vont alors se dérouler selon le calendrier d’avancée de la troupe des « Versaillais ». Ce sera la « semaine sanglante ». Les forces gouvernementales progressent très vite : en effet, les communards, indisciplinés et mal organisés, ne faisaient pas le poids devant l’armée régulière. Cette dernière, venant par l’ouest, franchit l’enceinte de la ville par la rive droite de la Seine. Le 23 mai, les Versaillais sont alors aux portes du palais des Tuileries. Aussitôt, dans la nuit du 23 au 24, les communards incendient le palais des Tuileries ainsi que le Palais Royal. Les Tuileries ont été la résidence royale de la plupart des souverains depuis Henri IV jusqu’à Louis Philippe, mais aussi de Napoléon 1er et Napoléon III. Elles ont aussi été le siège de la Première République et du Consulat. Devenue maîtresse éphémère des lieux, la Commune fit des Tuileries le théâtre de fêtes et de concerts : des « concerts communards » eurent ainsi lieu dans le salon des Maréchaux. La tragédienne Agar y participa. Le 10 mai 1871, une soirée artistique fut organisée au profit des blessés de la Garde nationale. Le 18, trois concerts consécutifs eurent lieu, attirant une foule immense. Installé aux Tuileries avec son état-major, le chef fédéré Bergeret déclara : « Quand je quitterai les Tuileries, les Tuileries seront en cendres ». Dans la soirée du 23 mai 1871, ce sont les communards Jules-Henri Marius, Victor Bénot et Étienne Boudin qui allument l’incendie. Après le rétablissement de la République, de nombreuses pétitions circulèrent en faveur de la reconstruction du palais. L’architecte Viollet-Le-Duc présenta même un projet. Mais, la palais fut victime de son image trop marquée par la Monarchie et l’Empire. Après maintes tergiversations, la Chambre des députés décida finalement le 21 mars 1882 de démolir les ruines, démolition qui fut exécutée de février 1883 au 30 septembre 1883. Ne subsistèrent que les pavillons de Flore et de Marsan, ainsi que deux galeries jusqu'aux guichets du Louvre. Désormais, une vaste perspective s'étendait du jardin des Tuileries au palais du Louvre, laissant découvrir l'arc de triomphe du Carrousel, ancienne porte d'honneur désormais isolée au milieu d'une vaste esplanade.

Bibliographie

https://fr.wikipedia.org/wiki/Palais_des_Tuileries
https://fr.wikipedia.org/wiki/Commune_de_Paris_(1871)
Dictionnaire d’Histoire de France, sous la direction d’Alain Decaux et d’André Castelot, Librairie Perrin, 1986, Articles Commune de Paris, Guerre de 1870.
Atlas de l’histoire de France, Librairie Académique Perrin, 1996
Nouvelle Histoire de France de Jacques Marseille, Tome 15, Ed. Le Robert, 1998.

Etat de conservation

bon

Support

Photographies collées sur carton

Info développement

Positif

Info couleur

Sépia

Propriétaire

M. Magendie

Lieu de conservation

Lescar

Auteur de la numérisation

Arnaud Saudax

Créateur du dépôt

CLEM

Date de dépôt

Avril 2020

Lot

LOT24_MAGENDIE

Livraison

LIVRAISON_02


iptc (stereo)

Nom usuel

MAG9484

Auteur

Inconnu

Titre

Paris, Ruines du palais des Tuileries

Date de création

24 mai 1871 à février 1883

Légende

Les Tuileries

Ville

Paris

Région

Ile-de-France

Pays

France

Fournisseur

CLEM - Archéovision

Auteur de la description

Christian Bernadat


Nom de l'objet: MAG9484

Date d'entrée de l'objet dans ArcheoGRID : 2024-12-05

Collection : repertoire 21