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Titre
Barcelone, panorama depuis la colline de Montjuïc
Datation
1865
Datation min.
1865
Datation max.
1865
Commentaire datation
La série est déposée en 1865.
Auteur du cliché
Henri Plaut ou Alexandre Bertrand
Fonction
Photographe et éditeur
Mention d’édition
1865
Editeur
Série
Numéro dans la série
262
Laboratoire photographique
Barcelone
Légende sur document
N°262 - Panorama de barcelone vue prise de Mont Jorez
Commentaire légende
Légende manuscrite au dos de la carte. Encre de couleur noire.
Lieu
Architecture
Milieu - Environnement
Texte au recto
A gauche (imprimé) : Espagne
Verso inscrit
oui
Texte au verso
N°262 Panorama de barcelone vue prise de Mont Jorez
Analyse du document
Erreur dans la légende manuscrite, la légende donnée par Plaut est : Panorama de Barcelone, pris du mont Jouy (aujourd'hui le Montjuïc). Sur la vue ci-dessus, une vaste zone, entre l’ancien fort de Monjuïc (d’où est prise la photo) et la ville, est encore non construite, mais les remparts ont déjà été abattus et l’extension de la ville a commencé. Dès les années 1880, toute la plaine était construite. Dans quel contexte cette extension fulgurante est-elle intervenue ? Jusqu’au milieu du XIXe siècle, la ville de Barcelone, enserrée dans ses fortifications médiévales, étouffe littéralement. Année après année, la situation ne cesse de se dégrader de manière critique, tant sur le plan social que sanitaire. La nécessité de faire « sortir » la ville de ses remparts fait désormais consensus. En 1841, la mairie de Barcelone organise un premier concours pour développer la ville de manière rationnelle, comme cela se faisait ailleurs en Europe (à Paris ou à Vienne par exemple). Ce projet obtient un large soutien, autant populaire qu’auprès de la bourgeoisie. Mais les projets nécessitaient tous l’urbanisation des glacis entourant les forteresses qui « surveillaient » la capitale catalane jugée trop prompte à la rébellion (La Ciutadela et le château de Montjuïc), ce qui suscite aussitôt l’opposition de l’armée (évidemment aux mains du pouvoir de Madrid). Son hostilité systématique provoque rapidement des affrontements entre la population et les militaires : au point que, en décembre 1842, le général commandant les places fait bombarder la ville ! A ce moment, un journaliste publie les thèses d’un autre général qui nie la valeur stratégique des glacis séparant les forteresses de la vieille ville. Profitant de ce contexte, la mairie de Barcelone approuve un projet de développement de la ville extrêmement ambitieux et reçoit pour cela l’appui des députés catalans. Dans la foulée, grâce à la nomination d’un gouvernement progressiste à Madrid, l’un de ces députés, Pascual Madoz, est nommé gouverneur civil de Barcelone, puis, quelques mois plus tard, ministre de l’aménagement du territoire à Madrid à partir de 1854. A cette fonction, il obtient la signature d’un ordre royal de destruction des murailles (mais pas encore celle des forteresses), ce qui permet de calmer les affrontements entre la mairie de la ville et l’armée, et qui ouvre à la municipalité la possibilité d’envisager un plan d’extension urbaine. Contrairement à la Citadelle près du port, la forteresse de Montjuïc ne sera finalement jamais détruite, mais progressivement libérée par l’armée. Elle est désormais en cours de transformation en centre international pour la paix. En parallèle, en 1855, ce nouveau ministre catalan charge un ingénieur pétri du courant hygiéniste, Ildefons Cerdà, de concevoir un nouveau plan topographique de Barcelone, afin d’aménager toute la plaine autour de la ville jusqu’aux localités voisines. Ce dernier a pris position dans un manifeste : la ville, explique-t-il, est inadaptée à la « nouvelle civilisation, caractérisée par l’application de l’énergie de la vapeur à l’industrie, l’amélioration de la mobilité et de la communicativité ». En 1859, le gouvernement central demande à Cerdà de finaliser ses études d’extension. Alors que la mairie, trouvant que le projet commence à lui échapper, réagit en lançant un nouveau concours public, en juin 1859, le gouvernement publie un ordre royal qui approuve le plan Cerdà. Et, en juillet 1860, le ministère ordonne l’exécution du plan Cerdà aux dépens des lauréats municipaux. Le projet d’extension de Barcelone, en catalan L’Eixample, consiste à urbaniser rien moins que 1 100 ha de terres autour de la ville ! Cela va devenir le plus grand projet d’Europe pour une extension urbaine ex nihilo. Cerdà, qui est un des porte-drapeaux d’un urbanisme hygiéniste, invente une nouvelle conception du territoire urbain partagé entre voies de communication et espaces « entrevoies ». Les premières constituent le lieu public de la mobilité avec la rencontre des différents services publics (eau, assainissement, gaz…), les arbres, l’éclairage et le mobilier urbain ; tandis que les « entrevoies » sont les espaces de vie privée (maisons, appartements, mais aussi jardins publics). Les logements doivent s’organiser autour de patios de manière à ce que tous les logements reçoivent la lumière et une ventilation naturelle, les ingrédients d’une « joie naturelle » selon les préconisations du mouvement hygiéniste. Très vite, dans les années 1860, le lotissement des terres est entamé ; la construction, en respectant les principes d’urbanisme définis par Cerdà (avec malgré tout de plus en plus d’assouplissements), va être confiée à un foisonnement d’architectes, animés par un bouillonnement de tendances et d’influences concomitantes. On va retrouver cet éclectisme dans les immeubles publics ou privés qui vont occuper les îlots, que l’on peut répartir en trois grandes tendances : le néoclassicisme, l’historicisme et le modernisme. Mais, tous s’insèrent dans les îlots définis par Cerdà, avec leurs coins à 45° (les chanfreins) et les hauteurs d’immeubles construits en proportion de la largeur des rues afin que tous les étages, jusqu’au rez-de-chaussée, reçoivent généreusement le soleil. Dès les années 1880, toute cette zone était construite. Cette photo est donc un témoignage historique très intéressant.
Bibliographie
Plaut, Henri, Catalogue des collections d'épreuves stéréoscopiques, 12.
Etat de conservation
bon
Support
Photographies collées sur carton
Dimensions
9 x 17,5 cm
Info développement
Positif
Info couleur
Noir et Blanc
Propriétaire
M. Magendie
Lieu de conservation
Lescar
Auteur de la numérisation
Philippe Chalons
Type de stéréoscopie sauvegardée
Anaglyphe (bleu / rouge)
Créateur du dépôt
CLEM
Date de dépôt
Septembre 2014
Lot
LOT24_MAGENDIE
Livraison
LIVRAISON_07
iptc (stereo)
Nom usuel
MAG3635
Auteur
Henri Plaut ou Alexandre Bertrand
Titre
Barcelone, panorama depuis la colline de Montjuïc
Date de création
1865
Légende
N°262 - Panorama de barcelone vue prise de Mont Jorez
Ville
Barcelone
Région
Catalogne
Pays
Espagne
Fournisseur
CLEM - Archéovision
Auteur de la description
Catherine Carponsin-Martin et Christian Bernadat
Nom de l'objet: MAG3635
Date d'entrée de l'objet dans ArcheoGRID : 2024-12-05
Collection : repertoire 05